Initiative du PERIPHEL					Morrens, le 3 août 1999
BP 27
1054 MORRENS
tél. 021 731 32 16
fax 021 847 12 10
tél.022 817 94 52 (prof.)

							Au chef du Département des finances
							rue de la Paix 6
							
							1014 LAUSANNE

Concerne: Initiative du PERIPHEL

Monsieur le conseiller d'Etat

Je vous prie de bien vouloir accorder une audience à une délégation du comité d'initiative.


Recevabilité de la demande.

Le soussigné se réfère au message qu'il a reçu du Conseil d'Etat lors de sa libération des devoirs militaires. (copie en annexe)

" ... A une époque souvent marquée par l'égoïsme, le repli sur soi, l'indifférence des autres, il est en effet indispensable de pouvoir compter sur des citoyens qui n'ont pas peur de défendre leur point de vue dans la recherche démocratique du bien commun. Si vous n'êtes plus soldats, vous êtes toujours citoyens et avez pour mission (souligné ajouté) de concourir à la vitalité du débat démocratique ainsi qu'à la construction de notre société.

Sachez donc que le pays a encore besoin de vous. C'est avec confiance qu'il compte sur vous et votre engagement personnel."

Par ce message, le Conseil d'Etat appelle de ses vœux toute démarche concourant à la vitalité du débat démocratique ainsi qu'à la construction de notre société. Il est raisonnable de penser que le Conseil d'Etat facilitera et protégera ces démarches.

Pourtant, les auteurs de l'initiative du Périphel se battent sans succès depuis 8 ans pour être écoutés et pour qu'il leur soit répondu.

Le Conseil d'Etat utilise le terme de mission.

L'attitude frileuse et hautaine de certains services de l'administration a rendu cette mission impossible et décourageante. Il ne faut pas s'étonner si l'égoïsme, le repli sur soi, l'indifférence des autres finissent par gagner les plus dévoués.

Les initiants considèrent que ce message ne saurait être qu'une simple formalité déclamatoire, mais qu'il engage le conseil d'Etat et que la présente demande est recevable, en conformité avec cet engagement.


Préambule.

L'objectif de l'initiative du Périphel est de soumettre au peuple un projet de développement d'un axe de circulation autour de Lausanne, de St.Sulpice à Lutry, via Ecublens, Crissier, Cheseaux, Le Mont, Chalet-à-Gobet, Vers-chez-les-Blancs, La Claie-aux-Moines, La Conversion.

Le point central de la démarche est le constat qu'un ensemble de routes existantes offre une opportunité unique de définir le concept de cet axe périphérique, opportunité renforcée par le fait que les espaces nécessaires pour compléter cet axe sont encore libres de construction ou de réservation.

L'agglomération lausannoise va poursuivre son développement à un rythme difficile à chiffrer. Que ce soit dans 25 ou 50 ans, un axe de circulation périphérique sera nécessaire, puis indispensable. C'est aujourd'hui qu'il faut en planifier la réalisation future.

Le Périphel, en synergie avec le futur contournement du Mont, résout également le problème déjà aigu du trafic entre le nord et l'ouest lausannois. (voir notre argumentaire ci-joint)


Motifs de la demande

L'objectif de l'audience que nous vous demandons est de vous sensibiliser à l'erreur manifeste que l'on s'apprête à commettre en construisant la nouvelle route Cheseaux - Morrens.

Une acceptation du Périphel en vote populaire accentuerait l'incongruité de cet investissement.

L'intérêt de cette nouvelle bretelle est contesté pour les motifs suivants:

  1. cette route a été définie sans planification régionale, pour résoudre spécifiquement la problématique de Cheseaux.
  2. Le projet de contournement de Morrens permettait à la rigueur d'envisager de maintenir le trafic de transit entre le nord et l'ouest lausannois sur cet axe.
    Suite à un référendum, le contournement de Morrens ne se fera pas. Ceci implique que cette nouvelle route, pour laquelle on sacrifie 1½ hectares de terre agricole, débouchera sur un goulet où deux voitures ne peuvent se croiser, au centre de Morrens!
    Une étude récente prévoit un trafic de 8200 véh./jour dans ce goulet d'ici 2020 (actuellement (5800 véh./jour). Il est évident que ce goulet ne pourra pas assurer ce trafic et qu'une solution alternative sera nécessaire d'ici 15 ans.
    Les modifications apportées pour satisfaire aux griefs des riverains à Cheseaux (tranchée de 30 m. de large pour l'encaissement de la route) ont transformé ce projet discutable dès le départ en un ouvrage particulièrement dommageable au site et anormalement coûteux.
  3. Cette route souffre d'une autre déficience: elle n'est d'aucune utilité pour la réalisation de l'axe périphérique autour de Lausanne, dont la réalisation est inéluctable.

Ces faits nouveaux auraient dû à eux seuls déclencher une réévaluation de ce projet dont le début des travaux est planifié pour l'an 2000 (source: site Internet du service des routes).

Aujourd'hui, la comparaison des avantages et inconvénients entre cette route et la liaison directe entre Le Mont (Budron) et Cheseaux (préconisée par notre initiative) donne incontestablement l'avantage à cette dernière.

Est-il dés lors raisonnable de construire cette nouvelle bretelle déjà dépassée pour le seul motif que les crédits sont alloués et les travaux sur le point de démarrer?

Nous pensons qu'un moratoire sur ce projet est nécessaire pour en permettre la réévaluation à la lumière de la situation actuelle.

Aujourd'hui, à l'instar des entreprises privées, les administrations doivent démontrer leur capacité à s'adapter en permanence à l'évolution des besoins et des données. Elles ne seront pas accusées d'immobilisme si elles démontrent la pertinence de ces ajustements.

Elles démontreront à cette occasion que

ne sont pas lettre morte.

La présente demande est adressée au chef du département des finances pour deux raisons:

  1. votre département n'étant pas consommateur, mais répartiteur de crédits; il nous apparaît que son chef sera plus critique et indépendant vis-à-vis de la bonne utilisation des deniers publics.
  2. votre département n'a pas été appelé jusque là à se déterminer sur les multiples actions des initiants concernant le contournement de Cheseaux. Nous espérons en conséquence que vous n'avez aucune prévention concernant notre action.

Conclusion

Dans son discours de libération, le Conseil d'Etat a donné à tout citoyen la mission de concourir à la vitalité du débat démocratique.

Notre contestation du bien-fondé de la nouvelle bretelle de Morrens est motivée et n'a à ce jour pas été controversée. Cette contestation, en marge de l'initiative du Périphel, se veut constructive: elle est un élément de ce débat démocratique. Le Conseil d'Etat se doit d'y prêter attention et d'y répondre substantiellement.

Notre objectif est servir l'intérêt public. Lorsque celui-ci est bien servi, le mérite en rejailli avant tout sur les autorités. Il nous appartient de vous en convaincre. Notre demande d'être reçu en audience n'a pas d'autres objectifs.

Veuillez croire, Monsieur le Conseiller d'Etat, à l'expression de notre parfaite considération.

							Pour le comité
D. Lambelet

Annexe:


Réponse de Mr Charles Favre, à titre personnel